Un peu d'histoire, par Jean TROUPEL

L'Origine du nom

SAINT PIERRE DE MONS ou SAINT PEY (*)

Le nom de cette commune dérive de ce que l’église est bâtie sur l’escarpement littoral.

On voit, sur la porte du clocher, le millésime 1554 ; c’est probablement la date de sa construction. Outre l’église paroissiale, il y eut autrefois, dans cette localité, une chapelle dédiée à Saint-Rémi, et une bote célèbre (fête votive ou patronale).

Les habitants des environs y accouraient en foule ; mais comme toutes les choses d’ici-bas, ces fêtes, originairement si édifiantes, ont dégénéré et sont devenues plus mondaines que religieuses.

La commune comprend, outre le bourg, trois villages, quelques hameaux et maisons isolées. Pop., 860hab,

Extrait de « Essai sur l’histoire de la ville et de l’arrondissement de Bazas » d’ O’reilly (1840)

(*) Pèir, Pèira (féminin), Peÿ : c’est « Pierre » en gascon de la région de Bordeaux.

Pèir Berland defenot la libertat de Bordèu !
Pey Berland défenseur de l’autonomie de Bordeaux, (archevêque de Bordeaux en 1430.)

Dérivés ou variantes : Peyre, Peyroton, Peychot

Réf : gasconha.com

Les maires

Notre commune, aujourd’hui Saint Pierre de Mons, en ces temps troublés de la révolution s’appelait Mons Marat.

Nous sommes en 1792,

la France, trois années (4ème de la Liberté) après la prise de la Bastille, est en pleine organisation.

Les privilèges ont été abolis, les prêtres sont obligés de prêter serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi. Ceux qui s’y refusent deviennent prêtres réfractaires, s’exilent ou sont arrêtés.

Le nouveau découpage politique se calque pourtant sur les paroisses et les communes sont « rebaptisées » en évitant les noms des saints, d’où Mons Marat (avec divers orthographe).

C’est sur le registre des naissances, mariages et décès daté du 4 novembre 1792, que se trouve l’acte constatant la remise des registres par le curé de la paroisse à Castelneau Vincent, maire.

Il est à noter que M. Castelnau devait être un homme prudent car la particule attachée à son nom a disparue. Elle reprendra sa place quelques années plus tard.

De 1789 à 1799 : Révolution française, Première République, Directoire.

Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Avec Thermidor (juillet 1794), la constitution instaurée le 22 août 1795 (5 fructidor), met en place les municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participe à l’administration de la municipalité cantonale. L’agent municipal passe sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales ».

Les premières élections municipales eurent lieu en février 1790, au suffrage censitaire*.

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De 1799 à 1848 : Consulat, Premier Empire, Restauration, Monarchie de juillet.

La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants, par le Premier Consul pour les autres, pour une durée de cinq ans.

Avec la loi municipale du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), l’appellation de maire revient, qui remplace celle d’agent municipal.

À compter du 2 pluviôse an IX (22 janvier 1801) le maire est chargé seul de l’administration de la commune et les conseillers ne sont consultés que lorsqu’il le juge utile. Le maire exerce ce pouvoir absolu jusqu’en 1867.

La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans. (Renouvellement par moitié du conseil municipal tous les trois ans, par tirage au sort)

De 1789 à 1799 : Révolution française, Première République, Directoire.

Les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail.

Avec Thermidor (juillet 1794), la constitution instaurée le 22 août 1795 (5 fructidor), met en place les municipalités cantonales. Chaque commune élit dorénavant un agent municipal qui participe à l’administration de la municipalité cantonale. L’agent municipal passe sous l’autorité des « présidents des municipalités cantonales ».

Les premières élections municipales eurent lieu en février 1790, au suffrage censitaire*.

Du 3 juillet 1848 à 1851 : Seconde République.

Les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants. Les maires des chefs-lieux d’arrondissement, de département et les villes de 10 000 habitants et plus, continuent d’être nommés par le préfet.
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De 1851 à 1871 : Second Empire.

Les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855.

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De 1871 à aujourd’hui.

Dans un premier temps, le système napoléonien est conservé avec des modifications opportunistes. Les maires sont élus par le conseil municipal. Pour les chefs-lieux (du département au canton) et les villes de plus de 20 000 habitants, le maire reste nommé par le préfet. Cette situation permet au personnel politique de procéder à des révocations en masse dans la perspective d’élections nationales.

C’est le 5 avril 1884, qu’une loi sur l’organisation municipale (encore en vigueur) est promulguée, et qui régit le principe de l’élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l’importance de la commune (sauf pour Paris). Elle fixe le mandat à quatre ans, durée portée le 10 avril 1929 à six ans. Sous Vichy, les maires des communes de plus de 10 000 habitants sont nommés par le gouvernement, ceux des communes de 2000 à 10 000 habitants, par le préfet. Les maires des communes de moins de 2000 habitants sont élus par le conseil municipal.

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St Pey en 1874

xtrait de « STATISTIQUE GÉNÉRALE DU DÉPARTEVENT DE LA GIRONDE » d’ Edouard Feret et Eugène Vergez, édité en 1874

COMMUNE DE SAINT-PIERRE DE MONS OU SAINT-PEY DE LANGON

819 habitants, 912 hectares, 40 m d’altitude à Closeaux, 60 m près les Pouillons.

2 km à l’Est de Langon ; 17 km au Nord Nord – Ouest de Bazas.

Borné : au Nord, par la Garonne ; à l’Est, par Saint-Pardon ; au Sud, par Coimères et Langon ; à l’Ouest par Langon.

Arrosé par la Garonne et par le Grusson.

Chemin de grande communication de Langon à Meilhan, sur lequel fonctionne le courrier de Langon à Castets.

Chemin d’intérêt commun de Langon à Brannens et à Savignac.

Bureau de poste et bureau télégraphique : Langon.

Sol sablo-graveleux au Sud, offrant de fertiles palus* au Nord. Sous-sol d’alluvion au Nord, offrant au Sud l’argile, la grave et la pierre. Les bancs de pierre les plus importants sont ceux qui bordent le chemin de grande communication.

Division du sol :

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Vins blancs généreux, très fins, se rapprochant beaucoup, depuis quelques années, grâce aux soins apportés au choix des cépages et à la vinification, de ceux de Sauternes. Les premiers crûs de la commune se vendent, selon les années, de 600 à 800 fr, et ont obtenu en 1871, pour les vins de 1869, jusqu’à 1350 fr .

Vins rouges ordinaires, produits par 1/4 malbec (mauzat), 1/2 cabernet (tripet ), 1/4 mancinpicard (boucherès), se vendant, en primeur, selon les années, de 200 à 400 fr . Cerises de primeur, dont on exporte pour 7 à 8000 fr par an.

PRINCIPAUX PROPRIÉTAIRES :

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1) Le crû de Nagence, complanté de cépages fins et cultivé avec le plus grand soin, produit un des meilleurs vins blancs de la commune, plein de finesse et de moelleux.
Les vins blancs de ces crûs sont produits par l’enrageat.


Une trentaine de petits propriétaires font de 1 à 10 tonneaux de rouge ou blanc.

Curé : Pujervie.
Maire : de Castelnau.
Adjoint : J. Seguès.
Secrétaire instituteur : Peydecastaing (42 élèves)
Institutrice : Mlle Moustié (35 élèves )
Société de secours mutuel : président, Duzan (140 membres)
Cercle : président, M. de Castelnau (150 membres)
Société musicale : président-directeur, Berguedien
Cafetier : Teyné
Fêtes locales : premier dimanche de mai et la saint Pierre, le 30 juin.

* joualle : (« joala » en occitan) double rang de vignes, près l’un de l’autre de 1 mètre environ et séparés des rangs voisins par 6, 8 ou 10 sillons de terres cultivées pour céréales, plantes fourragères, légumes, tabac, etc. On trouve aussi, mais en petit nombre, des joualles à 3 rangs.
* aubarède : Nom donné vulgairement aux saussaies, portions de terrain complantées en saules, soumis à des coupes réglées.
* palus : Terres humides de marais ou de bords de rivières, favorables à l’agriculture, au point de vue de la quantité.

Histoire de son vignoble

La commune de Saint Pierre de Mons, située à l’Est de Langon, produit des vins blancs d’une exceptionnelle qualité. La nature du sol, la sélection des cépages, permettent d’obtenir des vins dans lesquels on reconnaît les qualités qui ont contribué à établir leur réputation mondiale. O’ Reilly, dans son « Essai sur l’histoire de l’arrondissement de Bazas » édité en 1840, s’exprime en ces termes en parlant de Saint Pierre de Mons :
« Saint Pierre de Mons produit des vins très estimés, la partie supérieure est toute complantée de vignes. »

Quel plus beau quartier de noblesse que ces quelques mots écrits il y a presque un siècle ! En effet, les magnifiques terrains tertiaires silicoargileux ou calcaires, qui dominent le fleuve, ont de tout temps produit ce vin blanc qui fait notre orgueil.

Et si j’insiste particulièrement sur l’ancienneté du vignoble de Saint Pierre de Mons, et je pourrais facilement remonter au XVIIe siècle et prouver son existence, c’est que d’autres communes de nos régions viticoles, ayant acquis par une réclame bien faite une réputation justifiée, ne peuvent, en remontant dans l’histoire, que trouver des forêts de pins là où aujourd’hui poussent les ceps de vigne.

Je ne veux, dans cette petite monographie, froisser aucun amour-propre, ni essayer par un chauvinisme exagéré de critiquer d’autres terroirs, mais je voudrais, dans la mesure de mes moyens, rendre à ma petite patrie l’hommage qui lui est dû et lui donner pour l’avenir un éclat qu’une modestie excessive ne lui a pas permis d’avoir.

Connaissez-vous ses vins ? Les vieux courtiers qui liront ces lignes se souviendront, j’en suis sûr, des 1893, 1895, 1904, 1906, 1914, pour ne citer que les meilleures années.

D’ailleurs les bordereaux de cette époque heureuse, où l’on n’achetait le vin qu’à raison de sa distinction, font foi de sa valeur : les prix variant de 800 à 1500 francs le tonneau.

Enfin je crois que le présent est digne du passé. Le vignoble blanc de Saint Pierre de Mons, est uniquement complanté de sémillon, sauvignon et muscadelle. La cueillette du raisin se fait toujours avec le plus grand soin et une loyale vérification est le souci constant de ses vignerons. J’ajouterai, pour terminer, que les vignes de Palus n’existent pas et que le rendement de 5 à 6 barriques à l’hectare prouve que l’on cherche à faire la qualité plutôt que la quantité.

Par décret du 31 août 1939, l’appellation contrôlée Graves-supérieures a été accordée à la commune de Saint Pierre de Mons.

Enfin justice est rendue à ce petit coin du vignoble girondin ! (1). L. DULAC.

Les Propriétaires viticulteurs, heureux de rendre ainsi hommage à la mémoire de leur regretté délégué Louis Dulac, contresignent cette notice, résumé succinct et toujours exact de la situation du vignoble de Saint Pierre de Mons.

Marquis Jean DE PONTAC,
Président de la Section locale du Syndicat des Graves.

(1)Le décret du 31 août 1939 a accordé L’appellation contrôlée de Graves à la commune de Saint Pierre de Mons pour les vins à faible degré et de Graves supérieurs pour les vins de 12 degrés.

Appellation Sauternes à Saint Pierre de Mons

Extrait de « Vignobles et vins en Aquitaine : Images et identités d’hier et d’aujourd’hui  » de Jean-Claude Hinnewinkel.

« A Saint Pierre de Mons, le propriétaire du château Respide, Rodiès, obtint néanmoins pour ses vins l’appellation de Sauternes. Dès lors, le syndicat viticole de Saint Pierre de Mons, fort de ce succès limité, revendiqua l’usage du nom de Sauternes pour toute la commune.

Cette demande fut écartée le 11 juillet 1923 par le tribunal de Bazas mais admise en appel à Bordeaux en 1925.

La cour de cassation cassa l’arrêt en 1931.

Le château Respide se verra plus tard refuser le bénéfice de l’appellation. »

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